SAINT-JUST-EN CHAUSSEE Des armes à fue pour les policiers municipaux

Publié le par snpmpicardie

Beauvais - Clermont

Mercredi 13 Juin 2012
SAINT-JUST-EN-CHAUSSÉE Des armes à feu pour les policiers municipaux

Jusqu'à maintenant, Pierre Bornet et son collègue, Thomas Luce, n'avaient qu'un simple tonfa pour se défendre.

Les armes sont commandées. Deux pistolets, un pour chacun des deux policiers municipaux de Saint-Just. Une décision prise par le maire, Frans Desmedt, il y a déjà deux ans.

En juin 2010, le maire de Saint-Just-en-Chaussée, Frans Desmedt, annonçait en conseil municipal que les deux policiers de la commune pourraient être armés. Une mesure qui aura pris deux ans à s'appliquer.

D'ici la fin du mois, deux armes de poing et des gilets pare-balles viendront compléter l'équipement des forces de l'ordre locales.

Pourquoi ce délai ? «Les procédures sont très longues, explique Frans Desmedt, le maire. Il faut en discuter avec les gendarmes, la préfecture... »

L'édile l'assure, ce n'est pas une hausse de la criminalité locale qui l'a poussé à faire ce choix. « Il n'y a pas eu d'événement particulier ici, qui m'aurait poussé à faire cette démarche , poursuit-il. C'est plutôt divers événements qui se sont déroulés dans le sud de l'Oise, à une certaine période, qui m'ont convaincu.»

Les deux policiers déjà armés lors de précédents postes

Un dispositif qui s'ajoute à d'autres - comme le nombre élevé de caméras de vidéo protection(plus d'une quarantaine) : «Cela correspond à mon état d'esprit. » L'élargissement des missions de la police municipale justifie d'autant plus, selon l'élu, qu'ils soient à même de se défendre.

«Régulièrement, mes policiers font des rondes avec les gendarmes, notamment aux moments des fêtes, dans les centres commerciaux.» Patrouilles destinées, entre autres, à lutter contre les braquages. «Il y a quand même des gens dangereux. Il ne me paraît pas logique, pour une même mission, que les policiers municipaux ne soient pas équipés comme les militaires.»

Frans Desmedt tient toutefois à prévenir la critique: «Il s'agit uniquement de protection. Pas question de créer un Far West. Je ne veux pas que mes policiers se fassent tirer comme des lapins, tout simplement.»

Et il accorde toute sa confiance aux deux fonctionnaires: «Ce ne sont pas des fondus de la gâchette, ils savent ce qu'ils font.»

Et pour cause: les deux policiers ont déjà été armés dans de précédents postes. Thomas Luce, le plus jeune, arrivé d'Agnetz en décembre2011, a ainsi déjà reçu la formation adéquate. Il sera armé d'ici quelques jours.

Le responsable, Pierre Bornet, policier à Saint-Just depuis 2004, devra attendre quelques mois, le temps de suivre un enseignement adéquat. «J'ai déjà été armé, quand je travaillais à Nogent-sur-Oise, indique-t-il. Mais les normes et les règlements ont changé.» Pierre Bornet suivra donc deux semaines de formations théoriques dispensées par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) d'ici septembre.

Quand au cours de tir pratiques, ils seront dispensés localement, par un instructeur. « Nous devons faire deux séances de tir par an, au minimum.»

Dire que les policiers attendaient ces armes avec impatience serait exagéré. «Mais c'est important, même si on ne s'en sert pas, notamment pour la dissuasion et l'image que nous donnons à la population, explique Pierre Bornel. Les personnes âgées, surtout, se sentiront rassurées. Elles nous demandent souvent pourquoi nous ne sommes pas armés.»

Le policier se souvient d'un cas où il aurait aimé posséder une arme de poing. «J'étais à Breuil-le-Sec à l'époque. Une personne est venue me voir pour me dire qu'un cambriolage était en cours à La Poste. J'y suis allé, mais sans protection, je n'étais pas rassuré.»

JULIEN BARBARE

Publié dans info presse Oise

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